Juste avant de rentrer dans l'isoloir, il avala la pilule anti-empathie que lui avait donné l'assesseur à son entrée dans le bureau de vote. C'était obligatoire. Il n'avait pas le choix.
Fermant les yeux, il essaya de repenser aux images des réfugiés qu'il avait vu hier, les corps noyés sur les plages, n'importe quoi, mais cela ne lui faisaient plus rien. Les bulletins dans ses mains ne semblaient plus exactement les mêmes. Les logos et les slogans qui l'avaient dégoûtés quelques minutes plus tôt, ce n'était plus que de l'information brute.
Pas d'émotion, rien. Les conditions d'un vote vraiment rationnel, débarrassé des biais inconscients, des jugements hâtifs.
La vie des autres, quelle importance ? Il devait faire le choix qui était le meilleur pour lui. Juste pour lui.
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