Une histoire du Joker (3)

 - Tu n'as pas encore compris, Batman ? Je suis la mauvaise conscience des bons citoyens !  Je réalise leurs fantasmes ! Je leur montre que nous sommes tous des déviants !

- C'est n'importe quoi, Joker. 

- Pourtant, Batman, toi aussi, tu...

- Non, je veux dire : Howard Becker a déjà montré ça juste en fumant des pétards et en jouant du piano. 

- ...

- C'est littéralement ce qu'il dit dans son bouquin.

- ...

- Joker, je suis le plus grand détective du monde : évidemment que je connais un des classiques de l'analyse de la déviance, qu'est-ce que tu croyais ?

- Oui, ben, ça n'a rien à voir avec moi de toutes façons. Ton Howard Becker, il défie même pas l'ordre établi d'abord. 

- L'ordre établi, il met plus d'enthousiasme à essayer d'empêcher aux profs d'enseigner la sociologie qu'à combattre le crime, c'est même à cause de ça que j'existe...

- Mais...

- Punaise, Joker, on est aux USA ! Tu veux semer le chaos ? Défends plutôt la sécurité sociale.

Une histoire du Joker (2)

 - Accusé, levez-vous. Joker, vous êtes accusé d'avoir empoisonné les eaux de la ville, ainsi que de plus de deux mille charges de meurtres, violences, agressions, destructions matérielles, extorsions, vols et atteintes à la pudeur. Que plaidez-vous ? 

- L'humour, votre honneur. 

- Je vous demande pardon ? 

- C'était du second degré. 

- Et vous croyez vraiment que...

- Vous avez pas d'humour ou quoi ? 

- ...

- On peut plus rien dire, c'est ça ? Marre de la cancel culture des wokistes. 

- Ok, c'est bon pour moi, libérez-le, affaire suivante.

Une histoire du Joker

 - C'est fini, Joker. Tu vas retourner à Arkham.

- Ahahah, Batman, tu n'as toujours pas compris ? Tu ne peux pas m'arrêter ! Car au fond, tu es comme moi ! Tout le monde est comme moi ! C'est juste que vous ne voulez pas vous l'avouer. 

- J'ai ici une photo de toi portant des sandales avec des chausettes. 

- TOUT LE MONDE FAIT ÇA ! 

- Non. 

- C'est... ce que tout le monde veut faire et n'ose pas avouer ? 

- ...

- Non ? 

- Non. 

- [se mettant à pleurer] J'ai vraiment besoin d'aide, Batman...

Une histoire d'Eurydice

  Hadès

Approche, Orphée. Je suppose que tu viens me réclamer Eurydice.

 

Homme mystérieux

Pas du tout, Hadès. Car Eurydice n'est plus aux Enfers. 

Hadès

Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? 

Homme mystérieux, rejetant en arrière sa capuche

Et je ne suis pas Orphée ! 

Hadès 

Dionysos ! Espèce de traitre ! Que fais-tu ici ? Gardes ! Saisissez-vous de lui ! 

Dionysos

C'est trop tard, Hadès ! En ce moment même, Eurydice et Orphée ont déjà du passer la frontière mexicaine. Tu ne les retrouveras jamais ! 

Hadès

Comment... ? Pourquoi... ? Qu'as-tu... ? 

Gros plan sur le visage souriant de Dyonisos. Fondu au noir. Panneau : "Quelques mois plus tôt". 

Orphée, rentrant dans un bar miteux, s'adressant au pianiste

Dionysos ?

Dionysos, continuant à jouer du piano

C'est Bacchus maintenant. 

Orphée

J'ai un coup à monter. J'ai besoin de ton aide. 

Dyonisos

Laisse tomber, gamin. J'en ai fini avec les conneries. Tiens, regarde, j'ai le pin's des trois mois de sobriété.

Orphée 

Et tu penses vraiment qu'un pin's va te satisfaire ? 

Dyonisos, souriant légèrement

Espèce de fils de pute...

 

Une histoire de Galactus

 - Avengers, l'heure est grave ! Galactus, le dévoreur des mondes, s'approche de la Terre ! 

- Aucun de nous n'est assez puissant pour le vaincre. Même tous ensemble, nous n'avons aucune chance. 

- Ne vous inquiétez pas, nous avons la solution. 

- Hein ? C'est qui lui ? 

- Je suis le Détective Fantôme. C'est Ben Grimms qui m'a invité. 

- Ouais, c'est un membre des "Héros de Paris", j'ai un peu bossé avec eux pendant que vous vous faisiez tous la guerre civile là. 

- Un Français ? Depuis quand les Français sauvent le monde ? 

- Et bien, notre section bretonne a développé une arme secrète capable de vaincre Galactus. Quelque chose que même lui sera incapable de dévorer.

- Ah ouais ? Et c'est quoi ? 

- Nous l'appelons... le Kouign-Aman.

Une histoire d'empire galactique

 - Ça y est ! Je règne sur des milliers du monde ! Je suis enfin l'Empereur Galactique ! 

- Félicitations, Empereur. 

- Après tant d'intrigues, tant d'assassinats, tant de guerres... Enfin ! Vite, proclamez mon triomphe sur toutes les planètes de mon empire ! 

- C'est déjà fait, Empereur. 

- Bien. Bien. Maintenant... Maintenant, annoncez à tous mes premières mesures dictatoriales. Premièrement, tous les peuples de toutes les planètes devront...

- Ce ne sera pas nécessaire, Empereur. 

- Je vous demande pardon ? 

- La galaxie est vide, Empereur. 

- ...vous savez que c'est très énervant ? 

- Quoi donc, Empereur ? 

- Que vous finissiez toutes vos phrases par "Empereur" comme ça. Très irritant, vraiment. 

- Je sais, Empereur. Mais c'est le protocole. Empereur. 

- Oui, bon, bref. Qu'est-ce que vous me chantez là ? Comment ça, la galaxie est vide ? 

- C'est-à-dire, Empereur... Les habitants de la galaxie maîtrisent tous le vol supraluminique, voyez-vous. 

- Oui, d'accord, et alors ? 

- Et par ailleurs, Empereur, l'espace est pour ainsi dire infini. Il y a des milliards d'autres galaxies, avec chacune des milliards d'autres planètes...

- Merci, je n'ai pas besoin d'un cours d'astrophysique pour débutant. Où voulez-vous en venir, mon vieux ? 

- Tout le monde a déménagé, Empereur. 

- Pardon ? 

- A l'annonce de votre prise de pouvoir. Ils ont tous pris leurs clics et leurs clacs et ils sont partis s'installer sur d'autres planètes hors de votre juridiction. 

- Mais... et leurs mondes ? Leurs terres sacrées, les pays de leurs ancêtres, tout ça ? 

- Quand il existe des milliards d'autres terres facilement accessibles, on s'attache moins, Empereur... 

- Mais mais mais... j'exerce ma poigne de fer sur qui, moi, maintenant ? Il ne reste personne ? 

- Juste vos fidèles, Empereur. 

- Boarf, une majorité d'abrutis décérébrés et une minorité de sycophantes qui attendent juste l'occasion de me poignarder dans le dos. Super, mon empire. Su. Per. 

- Je me permets de vous rappeler que je vous avais conseillé de faire un petit effort sur votre discours et votre apparence. 

- Ah non, vous n'allez pas recommencer. Le tunique et la cagoule noire, c'est mon look, ça fait ressortir mes rides. Pas question de changer. 

- Très bien, Empereur. 

- Et on peut pas les faire revenir ? Ceux qui sont partis, je veux dire ? On a une armée de clones, non ? 

- Nous pourrions essayer, Empereur, mais ils partiraient juste plus loin. Comme je vous le disais, l'espace est infini, Empereur. 

- Je commence à me dire que mon plan d'empire galactique ne tenait pas trop la route, au fond. 

- Finement observé, Empereur.