jeudi 29 décembre 2022

Une histoire de Joker (5)

 - Alors, Batman, toujours pas décidé à me tuer, hein ? 

- Non, Joker. Ni aujourd'hui, ni jamais. 

- Que vas-tu faire ? M'envoyer à Arkham, encore une fois ? Tu sais très bien que je m'en échapperais et que je recommencerais à tuer. Combien de fois encore, Batman ? 

- Tant qu'il le faudra. 

- Combien de victimes innocentes me laisseras-tu massacrer encore ? Pense-y : toutes ces vies que tu pourrais sauver, Batman ! Juste en me tuant, moi. 

- Tais-toi...

- Je te connais mieux que tout autre, Batsy. Je sais ce que tu veux par dessus tout, ce n'est pas la justice, ce n'est pas d'éliminer la délinquance, ou de sauver Gotham. Non, ce que tu veux, c'est sauver le plus de vie possible. 

- ...

- Alors, tu dois connaître le dilemme du tramway, n'est-ce pas ? Ma vie contre celles de mes innombrables futures victimes... Pourquoi résistes-tu, Batounet ? 

- Joker... Tu sais ce qui se passerait si je te tuais ? 

- Oui, tu sauverais...

- Non. Ce qui se passerait, c'est que deux semaines plus tard, Flash rebooterait l'univers en courant trop vite. Ou alors Ras Al Ghul découvrirait un dernier Puit de Lazare. Ou je me rendrais compte que ta conscience a été téléchargé dans une puce greffée dans le cou du commissaire Gordon. 

- Wow. Tu te sens bien, Batman ? 

- On est dans un comic, Joker ! Tu ne l'as pas encore compris ? Si je te tue, tu finiras toujours par revenir, d'une façon ou d'une autre ! Tu es trop populaire ! 

- Trop... trop populaire ? Comment ça, populaire ? 

- Les gens disent que tu défies l'ordre établi...

- Quoi ? Mais... je... je tue juste des gens au hasard ! 

- Ils disent que tu es un révolutionnaire ou un anarchiste, que tu es un génie avec un plan complexe et politique pendant que je ne fais que réagir aux évènements. Il y en a même qui pensent que tu es un symbole des classes populaires et du prolétariat. 

- Un prolo, moi ? Sérieux ? 

- Tu comprends pourquoi je ne te tue pas, Joker ? Parce que tu n'es pas mon pire ennemi. Ma Némésis, ma vraie Némésis, ce sont les lecteurs !

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